À en croire le commandant adjoint de l'état-major des forces conjointes US en Irak, le colonel Jonathan Byrom, la France a attaqué la Syrie depuis l'Irak. L'attaque aurait visé les positions de Daech, à peine quelques heures après qu'une fusillade mortelle a eu lieu dans un marché de Noël à Strasbourg. Les sources françaises n'ont pas confirmé l'information mais la source américaine laisse entendre qu'il s'agirait d'une riposte française à l'attaque de Strasbourg. En effet, les éléments de l'enquête ouverte par le ministère français de l'Intérieur décrivent l'auteur, un certain Cherif Chekatt, comme étant fiché "S" et ayant combattu dans les rangs de Daech en Syrie.
Dans un briefing communiqué mercredi 12 décembre, le commandant américain affirme que les unités d'artillerie de l’armée française ont visé Daech à la frontière irako-syrienne et que les tirs étaient "assez intenses".
"Il s'agit de la plus grande attaque de l'artillerie française, réalisée ces trois derniers mois, plus intense même que la guerre au Vietnam", constate le militaire.
Le haut gradé américain qui s'exprime ainsi en lieu et place des forces armées françaises - puisque celles-ci n'ont pas confirmé l'information - reconnaît aussi l'implication du 3e Régiment de cavalerie de l’armée américaine qui "ont lancé d'intenses missions d'artillerie en Syrie avec des alliés irakiens et français".
Que comprendre de cette information ? L'attaque terroriste de Strasbourg pousserait-elle la France à renforcer son action militaire sur les frontières irako-syriennes ?
Le site d’information irakien Al-Sumaria News se montre bien sensible à cette information: "Les frappes de l'artillerie française ont été menées mercredi soir 24 heures après l’attentat terroriste à Strasbourg. La police française a conclu du caractère terroriste de cette fusillade et dit que l'auteur était un membre de Daech. Quelque 500 soldats français sont déployés en Irak et en Syrie à la demande des États-Unis qui ont déjà mené plusieurs attaques conjointes aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne contre des cibles militaires syriennes et ce, au nom de la lutte contre Daech."
Mercredi, le président US Donald Trump a signé une loi légalisant des ingérences militaires à "caractère humanitaire" aussi bien en Syrie qu'en Irak, au nom des droits de l’homme. Les médias irakiens citant un communiqué de Lindsay Walters, porte-parole de la Maison Blanche, ont affirmé que Trump a signé "la loi sur la responsabilité en matière de génocide irakien et syrien".
Ceci dit, les élus américains ont appelé mercredi 12 décembre le gouvernement américain à élaborer une stratégie pour la Syrie qui contraint le président syrien Bachar al-Assad et ses alliés au retrait.
Selon un communiqué de presse de la Chambre des représentants, cette dernière a adopté la résolution H.Res. 1165 qui condamne le président syrien et ses alliés pour « leur soutien continu aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité » commis en Syrie.
Selon des analystes politiques, une détérioration de la situation sécuritaire en France pourrait servir de prétexte aux États-Unis pour impliquer la France dans une nouvelle intervention militaire au Moyen-Orient.
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